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Episode 9

La 1ère guerre mondiale

Les causes de la 1ère guerre mondiale sont à rechercher dans les rivalités économiques des puissances européennes pour acquérir de nouveaux territoires. L’Angleterre était la première puissance pendant les 18ème et 19ème siècles. Pour préserver cette hégémonie, sa marine devait conserver sa domination sur les voies maritimes. La France était la deuxième puissance européenne au 19ème siècle et tentait de renforcer son empire colonial. Mais l’Allemagne, dans la seconde moitié du 19ème devient la première puissance industrielle en Europe et a besoin de nouveaux marchés. Par ailleurs, la Russie depuis le règne de Pierre le Grand développait son économie, sa stratégie étant basée sur l’approche, pas à pas, des eaux chaudes du Sud.

La France essayait de contrer le pouvoir de l’Angleterre : le départ de Lafayette pour aider le mouvement indépendantiste en Amérique du Nord s’inscrit dans ce cadre. Ces guerres « par intermédiaires » vont être remplacées par des conflits directs entre belligérants.

Malgré les victoires de Napoléon, la domination anglaise reste intacte sur les voies maritimes. Napoléon, pour compenser ses défaites sur les mers, va tenter de mettre l’Angleterre à genoux sur terre. C’est la raison pour laquelle il va chercher l’union avec d’autres forces à l’Est de la Méditerranée afin d’accéder en Inde britannique pour briser ainsi l’économie anglaise. Mais pour accéder en Inde, il fallait d’abord dominer la Méditerranée orientale. C’est pour cela que la France occupera l’Egypte au sud et la partie maritime des Balkans au nord. Napoléon fait construire des fortifications en Croatie et envoie des émissaires chez les Ottomans et chez les Kadjars en Perse pour étudier les possibilités de transporter son armée jusqu’aux Indes britanniques. (Vous pouvez vous référer aux mémoires du général Trésère ( ???) en voyage en Iran).

Cette tentative de rapprochement entre la Perse et la France poussa le gouvernement kadjar au conflit contre la Russie avec pour résultat l’occupation de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie et de la Géorgie par les forces du gouvernement du Tsar.

A la fin du 19ème, la France va fortement s’investir dans l’empire ottoman et y acquérir une position forte. Pour autant, l’inquiétude des anglais se portait sur le pouvoir industriel grandissant de l’Allemagne et notamment sur la présence notable de sa flotte en Méditerranée. Dans le même temps, le développement du pangermanisme était en marche vers sa domination dans les Balkans.

Par ailleurs le rapprochement de l’Allemagne avec les ottomans et notamment son rôle dans la construction du chemin de fer dans l’empire ottoman, rapprochaient l’Allemagne des Indes britanniques : le projet de chemin de fer Istanbul – Bagdad et par la suite jusqu’au Golfe persique était un pas de plus vers cet objectif. Cela s’ajoutait à la construction par les allemands du chemin de fer entre Istanbul et les villes saintes en Arabie Saoudite. Tout ce contexte tournait au cauchemar pour l’Angleterre.

La Russie entrait également dans cette rivalité au Sud. Nous l’avons vu, la politique de Pierre le Grand était d’accéder aux eaux chaudes et de posséder des territoires au sud de la Russie. L’occupation des territoires cosaques pour s’approcher de la Crimée afin de contrôler la mer Noire entrait dans cet objectif. Mais pour accéder à la Méditerranée, il fallait dominer les détroits du Bosphore et des Dardanelles. Et pour contrôler ces voies maritimes, il fallait mettre la main sur Istanbul. L’influence de la Russie dans les Balkans était une aide pour celle-ci pour encercler Istanbul par la terre. Deux éléments entraient en jeu pour fortifier la position russe dans les Balkans : d’abord les racines culturelles et linguistiques slaves communes ; ensuite la religion orthodoxe.

C’est ainsi que dans les Balkans, la Russie et l’Allemagne s’opposaient. Dans l’empire ottoman, l’opposition était entre la France et l’Angleterre.

En Iran, pour des raisons économiques et politiques, la Russie et l’Angleterre s’opposaient. Enfin, l’Angleterre et la France étaient alliées contre la Russie pendant la guerre de Crimée.

Mais dans la période qui s’ouvre ces trois pays, malgré leur opposition, vont s’unir contre l’Allemagne – dont les progrès industriels et le renforcement de son pouvoir maritime-, réclamait une nouvelle règle du jeu dans les rapports internationaux.

Au seuil de la 1ère guerre mondiale, le front devenait plus clair : l’Angleterre, la France et la Russie d’un côté, l’Allemagne avec les empires finissants des Habsbourg et des ottomans de l’autre. L’attentat contre l’héritier de l’empire des Habsbourg par un nationaliste extrémiste serbe en Bosnie était l’étincelle pour mettre le feu aux bois morts des discours haineux des quarante dernières années dans les pays européens.

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