RÂH

<i>Episode 10</i>
</h2>les suites de la 1ère guerre mondiale</h2>

Au 19ème siècle, les conflits entre les pays européens d’un part et l’affaiblissement de l’empire ottoman d’autre part, ont préparé le terrain de l’indépendance pour les différentes nations des Balkans.

En 1822, la Grèce a conquis son indépendance de l’empire ottoman avec l’aide de la Russie. La défaite des Habsbourg dans les batailles de Magenta et de Solferino contre les français en 1859 et 1861 eût comme résultat l’indépendance et à l’unification italiennes.

La première guerre balkanique dans laquelle les serbes avec l’aide de la Russie et de l’empire Austro Hongrois vainquirent les ottomans conduisit à l’indépendance de la Serbie, de la Roumanie et de la Bulgarie. Puis, ces pays fraîchement indépendants réclamèrent de nouveaux territoires et cherchèrent le soutien parmi les grandes puissances européennes. La deuxième guerre des Balkans éclata en 1913.

Mais à l’ouest de l’Europe également, après la défaite de la France contre les Habsbourg en 1870, Guillaume 1er se proclamât empereur et annexa l’Alsace Lorraine.

Tout ce contexte préparait la guerre de propagande entre les futurs belligérants. Cette propagande était d’ailleurs si forte idéologiquement que même les partis de gauche, traditionnellement pacifistes, y ont participé en glorifiant les passés de leurs nations. Les hommes politiques et intellectuels anti guerres étaient rares : Jean Jaurès, l’homme politique socialiste fût assassiné par un extrémiste nationaliste ; Russel, le philosophe pacifiste anglais fût condamné pour trahison et emprisonné.

Cette première guerre mondiale qui a débuté par l’effervescence nationaliste s’est achevée, après une boucherie humaine de quatre années, par des résultats particulièrement désastreux. Deux exemples de cela dans le domaine de notre voyage : les Balkans et le Moyen Orient.

Dans les Balkans, les différents peuples avaient des langues et des religions diverses et n’avaient jamais eu de destin commun. Les grandes puissances qui les dominaient y avaient développé, chacune, leur culture. Les niveaux économiques se creusant entre pays, leurs différences s’accentuèrent. Les peuples, fraîchement libérés d’une occupation ottomane de 400 ans, n’avaient pas de projet d’avenir commun.

Au Moyen Orient, les conséquences de la 1ère guerre mondiale furent également désastreuses. Au début du conflit, le califat ottoman avait demandé aux pouvoirs religieux d’appeler au djihad afin de mobiliser les musulmans contre la France, l’Angleterre et la Russie. Mais les peuples arabes et notamment leurs élites qui étaient sous la domination des Turcs depuis six siècles n’en voulaient pas car ils souhaitaient se libérer du joug ottoman. De plus, l’Angleterre et la France avaient promis l’indépendance aux arabes, aux kurdes, aux arméniens et aux juifs. Les arabes, forts de cette promesse, se révoltèrent contre les ottomans avec notamment l’aide de Laurence d’Arabie.

Mais les vainqueurs du 1er conflit mondial trahirent leurs promesses notamment vis-à-vis des arabes. Au lieu d’un pays unifié, ils créèrent plusieurs pays, petits et grands : les protectorats de Syrie et du Liban pour la France, la Mésopotamie pour les anglais. Et entre ces deux blocs, des pays indépendants : la Jordanie et l’Arabie Saoudite et par la suite les Emirats. Si les juifs obtinrent leur promesse d’Israël, les arméniens et les kurdes n’obtinrent rien. Ces promesses trahies dans le contexte social tribal et traditionnel de ces sociétés préparaient les conflits du 20ème siècle.

Mais au Moyen Orient, un autre pays qui avait eu une position neutre pendant le conflit mondial, en a subi pourtant des conséquences désastreuses et destructrices : l’Iran.

C
04:39
Chemin
Suite de l’épisode 10. Si les conflits entre l’Angleterre et la Russie avaient engendré une situation favorable pour le mouvement constitutionnel en Iran, pour autant l’accord de 1907 entre les deux belligérants et l’intermédiaire de la France a divisé le pays en deux régions sous l’influence de la Russie et de l’Angleterre. Entre ces deux régions, le gouvernement constitutionnel n’avait pas le pouvoir de collecter les impôts pour le fonctionnement de l’administration de l’Etat. Le pays ne fonctionnait plus et féodaux et bandits faisaient la loi dans ces régions. La sécurité et le renforcement du pouvoir de l’Etat central devinrent des exigences populaires, y compris parmi les constitutionnalistes.

Dans ce contexte, un nouvel élément économique mondial surgit et va marquer l’histoire future de l’Iran. Pendant la guerre, la marine anglaise a remplacé le moteur à vapeur de ses navires par le moteur à fuel ce qui a permis la supériorité de la marine anglaise sur celle de l’Allemagne. Or cette ressource pétrolière est découverte en Iran. Le pays et le gouvernement iranien obtinrent ainsi une aisance financière grâce au pétrole. C’est sur cette ressource que se construira l’économie du pays.

L’entrée de l’Iran dans la période moderne a donc le parfum du pétrole. Les buts et les objectifs libérateurs du mouvement constitutionnaliste furent sacrifiés au profit d’un développement économique et social d’un régime autoritaire.