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 Du Khorasan à l’Andalousie

En voyageant à Korduba (Cordoue), lorsque nous avons rencontré Averroès, nous l’avons trouvé étudiant les œuvres d’al-Farabi et d’al-Ghazali ! Et nous avons vu Ibn Arabi approcher Abu Sa’id Abu al-Khair ! Comment ces penseurs d’Andalousie ont-ils pu connaître les pensées de leurs collègues du Khorasan distant de 6 000 kilomètres ?

Khorasan:

En l’an 62 après l’Hégire, Mu’awiyah est arrivé au pouvoir. La dynastie des Omeyyades dans les terres impériales sassanides et certaines parties de l’Anatolie – la Turquie aujourd’hui – va construire un puissant empire basé sur les expériences de l’Empire byzantin, et en particulier des Sassanides. La bureaucratie et le livre des comptes reposaient sur le modèle sassanide en langue pahlavi. Avec la consolidation du pouvoir de l’État, les califes des Omeyyades ont intensifié leur politique anti-iranienne afin de donner la priorité au peuple arabe. Le Khorasan est devenu le centre des soulèvements iraniens en opposition aux Omeyyades en raison de sa distance du centre du pouvoir du Califat. Finalement les descendants de l’oncle du prophète ont été vaincus, et avec l’aide d’Abou Muslim, les Omeyyades ont été renversés.

Le deuxième calife abbasside, al-Mansour a construit la ville de Bagdad et le centre de gravité du pouvoir s’est alors rapproché du Khorassan. Au cours des deuxième et troisième siècles de l’Hégire, Bagdad est progressivement devenu le centre scientifique du monde antique et a attiré de nombreux intellectuels et érudits. En fait, le mouvement de traduction des textes scientifiques grecs, qui avait commencé à l’époque sassanide et avait été partiellement relancé pendant le califat omeyyade, a atteint son apogée au cours de ces deux siècles : les huitième et neuvième siècle après JC (coïncidant avec les deuxième et troisième siècles de l’Hégire).

Le renommé Khalifa Haroun al-Rashid, est né au Khorassan et mort dans la ville de Toos. Ses fils Amin et Ma’mun se sont battus pour le pouvoir, et Amin a été vaincu par l’armée de Ma’mun dirigée par Fazl Ibn Sahl Sarkhsi. Bien que Ma’moun ait tué son commandant à Merv, le Khorassan était toujours considéré comme la zone géographique de soutien la plus importante. Ma’mun a donc choisi Merv comme centre du pouvoir à l’Est.  Le développement de Merv a renforcé l’attraction de la ville, et le nombre de textes scientifiques et philosophiques grecs traduits a augmenté de façon spectaculaire. Outre Merv, d’autres villes du Khorassan telles que Boukhara, Neyshabur, Balkh et Kharazm ont également connu un brillant développement scientifique. Le résultat est que la culture persane a prospéré au cours des Xe et XIe siècles, et avec des poètes et des penseurs persans tels que Ferdowsi, Daguigui, Rudaki et Khayyam, les études dans les domaines des mathématiques, de l’astronomie, de la médecine et de la philosophie se sont dévéloppées, ainsi que de nombreuses réalisations scientifiques qui occupent une place particulière dans le patrimoine de l’humanité.

Ces textes scientifiques et philosophiques ont été écrits en arabe. Malgré la multiplicité des pouvoirs dans les territoires musulmans, l’arabe était la langue courante de l’Indus à l’Atlantique. L’unicité de la langue de la science facilitait les échanges culturels entre les centres scientifiques comme le Khorassan et l’Andalousie. En Andalousie, ces textes ont été traduits en latin et ont contribué à l’essor de la Renaissance en Europe.

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L’âge d’or des connaissances médicales dans le monde islamique va de 900 à 1100 après JC … Les connaissances de médecins tels que Razi, Ibn Sina et Majus qui ont vécu au Xe siècle, tous les trois étant les plus grands praticiens de l’histoire islamique. AJ Xin « Histoire de l’Espagne musulmane » p. 237.

Mathématiques et astronomie

« Kharazmi est sans aucun doute la figure la plus brillante des mathématiques du monde islamique et l’une des figures de la connaissance les plus glorieuses du monde entier. » Introduction à la science de l’histoire des sciences « G. Sarton. P. 261 …..

Abu al-Abbas était un contemporain de Kharazmi et de l’astronome Ahmed al-Farghani … Christophe Colomb écrit dans une note « Sur la route de la mer de Lisbonne à la Guinée, j’ai scruté la trajectoire navienne et calculé l’altitude du soleil avec une boussole et d’autres outils. J’ai mesuré la latitude et la longitude et j’ai constaté que tous correspondaient aux calculs d’al-Faragani. – Cette crise est venue du livre « Iran et Espagne » de Shujauddin Shafa

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Pour en savoir plus, vous pouvez lire les livres suivants :

– L’Histoire de la pensée de « Fereydoon Edmitt » La Grande Encyclopédie Islamique « Ibn Sina » Volume IV P.

– « Ibn al-Rashid » Troisième Volume de « la Grande Encyclopédie Islamique »  P ?. Ibn Arabi Volumep. 556 à 562. Andalousie Volume 10 de p un à 24

– « l’Iran et l’Espagne » Shujauddin Shafa.

– « L’histoire de la civilisation de Georgie Zidane Islam », en particulier « La situation géographique de l’État de l’Islam ».

– « Histoire de la science dans l’Islam ». Hassan Taghizadeh

 

–De Bagdad à Cordoue : les foyers du savoir

https://www.franceculture.fr/conferences/palais-de-la-decouverte-et-cite-des-sciences-et-de-lindustrie/de-bagdad-cordoue-les-foyers-du-savoir?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3WpboGqMHyJmr7t90AiNuDlMFvkceGpIkTNGHnlQe_2Gnz9Nuq8C7ww6o#Echobox=1582270514

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Hellénisme

L’hellénisme est d’abord utilisé pour désigner la civilisation grecque. Sa deuxième utilisation fait référence à une période qui débute avec la campagne d’Alexandre et finit avec la chute de la branche égyptienne des successeurs d’Alexandre.

Nous nous concentrons sur cette période dans cet article et sur les effets durables de l’hellénisme en Orient.

Alexandre et ses successeurs

Au IVe siècle avant J.-C., les cités-États grecques sont décadentes. Dans ces circonstances, Philippe II de Macédoine, avec plusieurs cités-états du nord, a constitué une ligue dans le nord de la Grèce et a rapidement chassé les autres ligues grecques. Philippe II désormais règne sur La Grèce et la Macédoine. A la mort de Philippe II, son fils Alexandre, qui alors a vingt ans, lui succède. Alexandre  bientôt unit la Grèce sous prétexte de contrer les menaces de l’ennemi, l’Empire achéménide, et dans la première phase, il conquiert des colonies grecques en Méditerranée orientale qui était sous la domination des Achéménides. Alexandre a conquis les terres de l’empire perse les unes après les autres. De l’ouest de l’Iran en Asie centrale dont il a conquis une grande partie puis il s’est déplacé vers le sud en Inde. Sur le chemin du retour par le golfe Persique, il est entré en Mésopotamie et est mort à Babylone à l’âge de trente-trois ans après avoir conquis une grande partie du monde. Son empire, bien qu’il ait été le plus grand empire mondial à ce jour, n’a pas duré plus de quatre ans. Et comparé au règne de plus de 250 ans des empires achéménides, cela a été comme une parenthèse dans l’histoire.

À sa mort, son empire a été divisé entre quatre de ses commandants. La partie orientale (de l’Indus à l’Euphrate) a été transférée à l’empire de  Cellulus, la Syrie et l’ Anatolie occidentale (Antioche) à Etalid, la Macédoine à Antigonus  et l’Égypte à Barthélemy. Bientôt, la souveraineté grecque a vu le jour dans le nord de l’Afghanistan dont le centre était la ville de Balkh. Mais les Parthes à l’est et l’Empire romain à l’ouest   conquirent les terres des successeurs d’Alexandre. Le dernier d’entre eux fût la reine Cléopâtre de la dynastie Bartholomée.

Migration d’ouest en est :

Alexandre rêvait de suivre ses prédécesseurs les empereurs orientaux, notamment Cyrus pour fonder un empire mondial. Il cherchait à intégrer les civilisations d’Orient et de Grèce. Il s’installa dans les territoires conquis et construisit  plus d’une centaine de grandes villes.  Khoudjand ou une ville aux côtés de Mazars-e-Sharif dans le nord de l’Afghanistan d’ aujourd’hui et de Taksila au Pakistan étaient les villes les plus orientales. L’État indépendant de Bactriane (Bactriane) a duré plus d’un siècle et a eu de nombreuses influences culturelles sur la région.

Dans la même région, Alexandre a épousé Roxanne Prince Sogdiane et a encouragé ses troupes grecques à faire de même. La langue grecque est devenue la langue commune des élites locales, et c’est ainsi que la culture grecque a prospéré dans les grandes villes orientales. L’art de l’architecture et de la sculpture, etc., et les œuvres philosophiques et scientifiques se sont répandus, mais avec une portée plus restreinte.

 

Bien que le cadre de l’empire ait facilité les échanges culturels, peu de succès ont été obtenus en réunissant les tribus occupantes et les résidents locaux. Les villes grecques étaient souvent construites à côté des villes existantes et avaient une fonction militaire et plus tard une fonction ( ????). Par exemple, Séleucie a été construite dans les environs de Ctésiphon  au milieu de Rhodes.] Les habitants grecs vivaient dans des quartiers séparés et ne se mêlaient pratiquement pas à la population locale.

L’hellénisme a transmis la culture orientale en occident

En entrant en orient, les Grecs ont rencontré des civilisations anciennes telles que l’Égypte, la Perse et l’Inde, chacune avec ses propres acquis d’expérience humaine. L’hellénisme a intégré et  transmis cette culture à l’Occident : des sciences telles que la médecine et les mathématiques d’ Inde, la civilisation de l’empire achéménide et l’astronomie d’Égypte. L’Egypte, quant à elle, était un grenier  à blé prospère pour   la Grèce et même plus tard pour l’Empire romain. Les dieux égyptiens et orientaux, qui étaient déjà présents en Grèce, verront leur rôle renforcé.

En termes d’État, l’influence de l’hellénisme sur l’Occident est évidente : référence au roi comme les dirigeants orientaux ;  rôles similaires tels le commandement militaire ou « nourrisseurs » de leurs sujets. Ces responsabilités n’ont jamais été confiées à une seule personne dans les républiques grecque ou romaine.

Pendant la période hellénistique, les villes grecques ont perdu leurs patrons divins.  Le concept de citoyen disparaît du débat social et  philosophique et se fait remplacer par « individu ». Et le bonheur personnel qui a été spécifiquement définie dans la philosophie de la citoyenneté de Platon, est remplacé par la quête du bonheur de l’individu ; dans cette perspective, l’Hellénisme se retrouve dans la société occidentale contemporaine.

Antoine et Cléopâtre

Le rôle de l’hellénisme dans l’histoire

Lorsque le dernier survivant de la domination grecque, la reine Cléopâtre, a été vaincue par les Romains, il ne fallut pas longtemps pour que la République romaine occupe les pays des successeurs d’Alexandre en Égypte et en Anatolie.  Les Romains ont beaucoup appris de l’hellénisme, mais l’Empire de Rome a été renversée par les tribus germaniques au Ve siècle.  La partie orientale de l’empire continua pendant 10 siècles sous le nom d’empire byzantin dont la capitale était la ville de Constantinople. Cet Empire romain d orientent’ qui se voulait représentant du christianisme était peuplé par une population dont la majorité était grecque (langue officielle et culture) et donc fortement influencé par l’Hellénisme.

L’Empire romain d’Orient (Byzance)  a duré jusqu’à la fin du XVe siècle et a côtoyé ses voisins musulmans pendant sept siècles.

Quelques points sur l’histoire du christianisme aux premiers siècles

Lors des voyages antérieurs dans l’est de la Turquie, puis en Arménie et en Géorgie, ainsi que dans l’histoire andalouse, nous avons parlé du christianisme au cours des premiers siècles. Dans ce texte, nous effectuons un retour en arrière de six siècles afin d’éclairer notre chemin pour les futurs  voyages .

Jésus est né dans la ville de Nasiriyah – Bethléem ou Nazareth, sous le règne de Farhad V de la dynastie parthe. Il était juif et s’exprimait  en hébreu et en araméen. Après sa mort, ses apôtres ont transmis son message à d’autres régions du monde. Ces apôtres étaient tous issus de familles juives qui parlaient pour la majorité la langue grecque et certains avaient la nationalité romaine, parmi lesquels les apôtres Pierre (Simon) et Paul (Saul). Ceux-ci vont jouer un rôle particulièrement important : Pierre a présenté Jésus comme Messie des Juifs et les a appelé à rejoindre la nouvelle religion. L’étape suivante a été franchie par Paul qui a élargie la nouvelle croyance au reste du monde .

Les apôtres ont propagé la nouvelle religion parmi les peuples  de différentes régions du monde. Bientôt le message de Jésus et les « Actes des apôtres » sont devenus la principale source de cet appel d’adhésion. Plusieurs apôtres ont collecté ces sources dans les livres, (appelés plus tard le nouveau testament) qui étaient souvent rédigés en grec, parmi lesquels quatre versions sont devenues officielles. C’est à cette époque que la nouvelle religion va s’appeler le christianisme.

Le premier cercle a été formé à Jérusalem et le second à Antioche en Syrie.

Propagation du christianisme : Les voyages des apôtres ont créé un réseau de relations personnelles qui est devenu au fil du temps une chaîne de relations solides entre chrétiens de différentes régions. Les méthodes utilisées pour la propagande étaient les suivantes :

Créer un réseau de communication, dans le but d’attirer les éléments « notables  » de chaque région, participer à des forums sociaux et organiser des séances de débat public, rédiger des textes promus par les apôtres puis des adeptes crédibles, promouvoir l’utilisation des martyrs …

Les débats primitifs du christianisme : Au premier siècle, il y avait différentes interprétations des paroles de Jésus qui cohabitaient .La conversion des juifs au christianisme a été l’un des premiers débats aigus au sein de ce groupe. Les disciples non juifs de Jésus, la plupart  grecs, devraient-ils se convertir d’abord au judaïsme ?

Comment traiter le Dieu juif, un Dieu de justice et violent – avec le Dieu d’amour et de miséricorde de Jésus, ainsi que les cérémonies du judaïsme comme le sacrifice d’animaux, la circoncision, les aliments interdits, etc… Ces questions ont été les premières interprétations et débats du premier siècle de notre ère.

Pour résoudre le double dilemme de l’existence du Dieu Unique, certains adeptes de la nouvelle religion ont rejeté le Dieu de la justice juive et ont considéré le Dieu chrétien comme la continuation du Dieu de Moïse.  Ils ont  donc préservé l’unité de dieu. En ce sens, Jésus est le Christ promu, l’Évangile est la continuation de la Torah et Jésus-Christ est le messager du Dieu unique.

Au premier siècle, le christianisme était accusé d’être irrationnel et dépourvu de logique, en particulier lorsqu’il traitait avec des philosophes grecs. Un exemple d’un tel débat se trouve lors de voyage de Saint-Paul à Athènes. Au début, les chrétiens étaient opposés à la philosophie, à la logique et même à la science.   Les efforts humains pour comprendre ce monde étaient considérés comme un acte qui découlait de l’orgueil humain et contredisait la foi.

Mais plus tard, les élites chrétiennes ont utilisé ces acquis philosophiques et scientifiques pour des discussions théoriques avec leurs rivaux et les ont utilisées pour propager le christianisme. Par la suite, lorsque ces acquis scientifiques et philosophiques étaient utilisées pour promouvoir la foi, elles étaient acceptées dans le système intellectuel chrétien.

Un autre débat théologique, qui a fait face à une grave crise aux quatrièmes et cinquièmes siècles du christianisme, a concerné les diverses interprétations de la nature du Christ. À cette époque, les centres principaux des chrétiens se trouvaient dans les villes de Jérusalem, Alexandrie, Antioche et Constantinople. Les débats religieux renvoyaient aux  rivalités qui opposaient les archevêques de ces villes.

L’archevêque d’Alexandrie nommé Aryen -320 AD – a reconnu le Christ comme un être humain associé au Créateur par le Saint-Esprit, niant ainsi l’unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Autrement dit, il considérait Jésus comme une nature humaine, pas divine.

Au IVe siècle, sous l’empereur Constance, l’arianisme est reconnu comme religion officielle. Cette religion était répandue dans les tribus germaniques christianisées, y compris les Wisigoths d’Espagne. Mais après la mort de Constance, l’arianisme a été rejeté par l’église, et ses croyants ont été dispersés.

En 430 après JC, Mgr Nestor de Constantinople s’est également disputé avec l’évêque d’Alexandrie sur la nature de la Sainte Marie. Le premier appelait Marie la mère de Jésus tandis que pour le second elle était la mère de Dieu. Ils différaient également sur la nature du Christ. Nestor reconnaissait Jésus en tant qu’être humain et créature de Dieu, mais lors de la convention épiscopale tenue à Éphèse, le concile a considéré le Christ comme un enfant de Dieu et Nestor fut chassé de Constantinople.

Une autre branche qui a émergé dans le christianisme oriental regroupait les « Mono-Physiists » qui considéraient la nature du Christ comme un seul et même Dieu. L’Église arménienne, l’Église copte (Égypte) et une partie de l’Église syriaque (dans l’actuelle Syrie) appartenaient à ce groupe.

Le christianisme, la religion officielle de l’Empire romain :

 

Le caractère supra ethniques était un trait commun au christianisme et à l’Empire romain, et cette incongruité a réuni les deux pouvoirs parallèles. Au IVe siècle, le traité de Milan accordait la liberté de religion (à l’exception de la religion de Mani). L’Empire romain a favorisé le christianisme, et son ‘avènement, c’est le pouvoir politique qui a continué à soutenir le christianisme.

Le christianisme a progressivement changé de fonction et est devenu un garant du système social.

La nouvelle religion incorporait les traditions  des sociétés anciennes : les commémorations des morts, les funérailles, les célébrations des martyrs, et l’action de grâce et les fêtes pastorales (y compris l’anniversaire de Mithra le 24 décembre).

Avant l’avènement de l’islam, l’histoire chrétienne a traversé les  étapes  suivantes:

Premier siècle, l’établissement (transformation d’une secte juive en une religion mondiale). Deuxième siècle : expansion (rituels et expansion dans les grandes villes de l’empire romain). Troisième siècle : influencer les pouvoirs de l’empire (obtenir la liberté de professer). Quatrième siècle : gouverner l’État et devenir la religion officielle (le début de la transformation). Cinquième siècle : oppression des sectes apostâtes et autres religions. Sixième siècle : propagation à travers l’Europe.

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* Eid Golrizan – Pantecte – Selon les chrétiens, après que le Christ a été crucifié le Vendredi Saint, il est ressuscité deux jours plus tard – Pâques – et après 40 jours de formation des apôtres. Le cinquantième jour – Pentateuque – le Saint-Esprit est descendu parmi les apôtres … Il y avait aussi une tradition juive de cette fête, au moment de la moisson, appelée « Chavouot » quand les Juifs ont reçu les Dix Commandements de Dieu au Mont Sinaï. Ils la célèbrent cinquante jours après le départ et le célèbrent.

Pour plus d’informations :

En Persan : « L’histoire du christianisme en Iran » Mehrdad Bahar.

https://persianscripture.com/book/msyhyt-dr-yrn/21-pyshrft-nstwryn-brsywmhy-nsybyny

 

En français : Les réseaux des premiers chrétiens.

Sociologique de la religion. Approche

https://www.youtube.com/watch?v=4ZBZJf6w1Zc&t=186s

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Le christianisme au Proche-Orient du IVe au XXIe siècle

https://www.youtube.com/watch?v=YANMC-Zc_C0&list=PLDl3Uj-IbT1Coe538uTxa4c85xVKDUf6z&index=67

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 Le christianisme dans le sud de l’Anatolie – la Turquie aujourd’hui – et l’Iran avant la conquête arabe :

Un survol   sur la composition ethnique, religieuse et linguistique de l’Iran occidental et des régions voisines semble nécessaire pour comprendre la complexité de ces sociétés aujourd’hui.

Dans le passé, nous avons rappelé que l’Empire romain d’Orient (Byzance) se considérait comme ethniquement et culturellement l’ hériter  de la civilisation grecque et en même temps représentant  du christianisme. Le centre de cet empire était Constantinople (Istanbul) qui  a été le berceau du christianisme orthodoxe du IVe siècle à la fin du XVe  lorsque la ville a été conquise par les Turcs ottomans.

Au 4éme siècle, Nestor était le cardinal de Constantinople, mais il  a été écarté en raison de  ses interprétations différentes, et les Nestoriens ont donc  été complètement rejetés par l’église de Byzance en l’an 489 après J.C.  Pour autant  les Nestoriens ont construit leurs propres églises jusqu’en péninsule d’Arabie et en Chine.

À cette époque, la frontière entre l ‘Empire sassanide et de l’Empire byzantin était l’Euphrate, bien que les Sassanides aient toujours essayé d’étendre cette frontière à la Méditerranée. Les habitants de cette région étaient de différentes origines parmi lesquelles les Assyriens et les Chaldéens constituaient les tribus les plus importantes, chacune ayant sa propre église et adorant dans sa propre langue. Malgré l’arrivée des Arabes musulmans dans la région, ces tribus n’ont pas changé de lieu de résidence, et cette diversité ethnique, religieuse et linguistique s’est poursuivie jusqu’au XXe siècle. À partir du XVIe siècle, les catholiques, puis les protestants et d’autres formes de christianisme sont arrivées dans la région et ont ajouté avantage encore de variété. Si nous ajoutons l’émigration des Arabes yéménites et des Turcs d’Asie centrale en Anatolie – la Turquie d’aujourd’hui – la diversité et la complexité sociale de ces sociétés deviendront plus claires !

 

Le christianisme en Iran

Le début du christianisme en Iran remonte à la période des Parthes au premier siècle de notre ère,  la création d’une église indépendante débuta au quatrième siècle à l’époque sassanide ce qui correspondait à l’expansion du christianisme vers la Chine et l’Inde.

Les rois sassanides ont soutenu les chrétiens expulsés de Constantinople. Dès lors que cette branche du christianisme a été opprimée par l’empire byzantin, ses partisans  émigrèrent d’abord dans les villes frontalières des deux empires et ensuite en Iran.

 

Il semble que les Nestoriens aient été la première branche du christianisme et qui a pût s’organiser en  communauté indépendante des disciples du Christ en Iran avec le soutien des rois Sassanides,  et dont le centre était Ctésiphon. Les premières œuvres écrites du Nazaréen en Iran ont été écrites en syriaque  par des Nestoriens.

En Anatolie et dans les régions orientales le centre principal était  à l’origine dans une ville que les Grecs et les Romains appelaient Ada ou Odessa. Le deuxième t fût la ville de Nassibin, puis la capitale sassanide  de Ctésiphon. Il y avait également d’autres  lieux au sud-ouest de l’Iran actuel, dont le plus important était la célèbre ville de Gandi Shahpur.

Jundi Shahpur

Certains de ces expatriés  se sont installé à Jondi Shahpur et ont bâti une église avec la permission des autorités.  Cette ville a été fût construite à  l’est de Susse (son nom signifie Shahpur mieux qu’Antioche). En araméen, on l’appelait « Bit lapât » ce qui veut dire signifie la « ville des chrétiens ». Khosrô II construisit un hôpital à Jundi Shahpur où les sciences grecques étaient enseignées. Les médecins indiens ont également travaillé à l’hôpital et à l’université de la ville. Les langues grecque et syriaque étaient courantes parlées dans la ville.

L’école de Jundi shapur a existé jusqu’à ce que les Abbassides et de nombreux médecins iraniens de l’hôpital transfèrent leurs connaissances à la civilisation islamique. Les Nestoriens ont été formés dans cette école, dirigée par un des leurs.

Malgré le soutien des rois sassanides à l’Église orientale contre l’empire byzantin, les massacres des chrétiens n’étaient pas ont pas été rares. En Arménie, la population a été invitée à deux reprises à abandonner le christianisme et à se convertir à la religion zoroastrienne. Chaque fois que la population rejetait les rois sassanides, ceux-ci commettaient des tueries horribles et cruelles. L’effusion de sang la plus importante et la plus ancienne dans ces régions a eu lieu sous le règne de Shahpur II.

Quand les sassanides ont commencé la guerre contre les Romains, ils pensaient qu’ils  pourraient payer les dépenses de la guerre grâce aux nestoriens d’Iran. Ils  recevaient toujours impôt des Nestoriens qui étaient associés à l’empereur de Byzance (Rome orientale). Shahpur a ordonné aux prêtres et aux trésoriers de piller et de détruire les églises. À cette époque, il y avait douze prêtres dans l’église de Ctésiphon, qui ont tous été tués. …. Le texte entre  » est principalement tiré du site Web Christian Studies.

Assyriens et Arméniens

Les restes des tribus sémitiques préislamiques, qui sont d’anciens Araméens, sont maintenant connus en Irak et en Iran sous le nom d’Assyriens et même de Chaldéens. Certains d’entre eux, qui ont ensuite voyagé en Iran, en Inde et sur la côte de Malabar et utilisent encore le syriaque dans leurs enseignements religieux, étaient à l’origine des nestoriens.

Les Arméniens constituent une autre branche du christianisme en Iran. Avant l’Islam, l’Arménie était la région située entre les empires perses et leurs rivaux occidentaux, la première région de Yepre-Christ dans cette région. C’est pendant le règne de Shah Abbas que de nombreux Arméniens ont été contraints d’émigrer en Iran. Par la suite, les arméniens ont formé la majorité des chrétiens iraniens. Ils ont joué un rôle important dans l’évolution historique et culturelle de l’Iran.

 

Pour plus d’informations :

À propos : le christianisme dans la péninsule arabique, les parties sud et nord du golfe Persique, en particulier Kharg. Relation du christianisme de ces régions avec l’église indépendante de Perse ainsi qu’avec l’empire de Perse à l’époque sassanide. Le chiisme dans certaines tribus chrétiennes du sud.

 

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 l’Histoire de Rome

 Les Étrusques

Les Étrusques étaient des immigrants de Lydie en Asie Mineure (aujourd’hui la Turquie). Ils s’établirent dans l’ouest de l’Italie (de la Toscane au sud de Rome) et bâtirent leurs premières villes en Toscane. Ils découvrirent dans les îles voisines de la mer Méditerranée de riches mines de métaux, en particulier de l’or et de l’argent. L’extraction de ces métaux les conduisit à des relations commerciales avec la Grèce au VIIIe siècle avant J.-C. Pendant cette période, les Étrusques apprirent l’alphabet grec.

Leur religion était polythéique et ils avaient une approche non dogmatique de leur livre saint. Leurs sanctuaires ressemblaient à ceux des temples grecs. Ils déposaient leurs morts dans des cercueils en pierre sculptée souvent notamment d’images festives, avec la présence notable de femmes et d’hommes. Ce qui démontre le rôle des femmes dans ce type de cérémonie, ce qui n’existait pas en Grèce et à Rome.

Dans leur société, le pouvoir appartenait à l’aristocratie, et le peuple, bien que non esclave, était inférieur. Les Romains apportaient leur aide au maintien de cet ordre social. Par conséquent, lorsque les Romains envahirent leur territoire, ils conquirent facilement leurs villes et détruisirent leur civilisation.

Rome

Selon les récits mythologiques,  deux frères Romulus et Remus, abandonnés et élevés par une louve seraient à l’origine de la ville de Rome.

Mais selon les historiens grecs, trois tribus vivaient à Rome : les Sabéens près du Capitole, les Latins à l’ouest de Rome et les Étrusques qui ont émigré à Rome dans la seconde moitié du VIIe siècle s’installant dans une zone marécageuse. Ces tribus décidèrent de collectivement construire Rome. Les Étrusques savaient drainer et la construction de canaux permit de développer considérablement les zones agricoles. Rome vit l’émergence d’un système de royauté au VIIe siècle av. JC. Sur ce principe, chaque tribu gouverna à tour de rôle Rome. Au Ve siècle, alors que les Étrusques régnaient, le peuple se révolta et le système républicain remplaça la monarchie.

La communauté romaine  se composait alors de deux classes principales : les Patriciens – de même origine que le mot « patron » – et la Plèbe. Ces derniers travaillaient dans l’agriculture et l’élevage et n’avaient pas de droits politiques.

La communauté romaine était basée sur la famille élargie avec un homme âgé à la tête de chacune d’elle. Plusieurs familles d’ascendance commune formaient un clan et les anciens de ces clans constituaient le Sénat qui était la plus haute juridiction politique de la ville. Parfois, le Sénat confiait l’exécutif à un dictateur élu.

Le clientélisme était partie prenante du système politique romain. Les familles patriciennes, pour accroître leur influence, accordaient des concessions à leurs populations qui, ensuite votaient pour le chef de famille lors des élections sénatoriales.

En 494 avant JC, il y eut une sédition de la plèbe. Les patriciens craignant que le peuple ne les rejoigne, durent accorder de nouveaux droits à la plèbe. Dix magistrats furent élus et rédigèrent du droit civil et pénal afin de réconcilier les deux groupes. À la fin du quatrième siècle avant JC, la classe dirigeante a été élargie aux échelons supérieurs de la plèbe.

Par ailleurs, dans le cadre du nouveau système politique et militaire, deux consuls sont élus pour un an. Le Sénat conserve son rôle consultatif et désigne un préteur  pour les affaires administratives et un questeur pour les affaires fiscales.

Rome était une petite ville jusqu’au troisième siècle avant JC. Son expansion débute en direction des villes grecques du sud puis ensuite à toute l’Italie. Mais la véritable puissance de Rome a commencé avec la victoire contre l’Empire de Carthage après de longues guerres qui lui permirent de conquérir les voies maritimes et les comptoirs  en Méditerranée. Les Romains vainquirent également les successeurs d’Alexandre en Macédoine, en Anatolie et en Égypte, affirmant leur domination impérialiste dans la Méditerranée orientale, gagnant ainsi d’énormes richesses et une armée d’esclaves.

Dans la première période de la République, les conditions de travail des esclaves étaient meilleures à Rome qu’en dehors, ce qui les a amenés à fuir vers Rome. L’utilisation de la main-d’œuvre esclave est devenue de plus en plus courante dans les zones non urbaines dans le travail agricole ou le travail forcé. De vastes domaines, unités économiques indépendants, ont été créées dans le sud de l’Italie qui pratiquaient toutes sortes d’agriculture et d’élevage. Ces unités vendaient leur surproduction aux villes. L’utilisation généralisée de la main-d’œuvre esclave gratuite a causé la faillite des petits propriétaires et les a poussés vers les villes. Ce groupe se nommait les « prolétaires » qui avaient à peine les moyens de nourrir leurs familles. Ceux-ci ont été souvent manipulés par l’armée et les classes dirigeantes.

L’expansion des territoires conquis, la main-d’œuvre libre et le contact avec le culte royal hellénique ont lentement préparé le terrain à la montée des dictateurs militaires qui étaient plus aptes à gérer les affaires. Dans la dernière partie du deuxième siècle avant JC, Marius a été le premier grand chef militaire, chargé de supprimer les insurgés sur les territoires nouvellement conquis.  Il dirigea également l’armée romaine contre l’empire Parthe.  Un autre chef militaire, Salla, mata les révoltes de la population pendant la guerre civile. Le conflit entre ces deux chefs militaires reflètait bien leur objectif d’accéder au pouvoir politique.

Révolte des esclaves dirigée par Spartacus

En l’an 73 avant JC, la révolte menée par Spartacus et Crixos comprenait de nombreux esclaves mais aussi de nombreux petits agriculteurs. Le soulèvement qui commença dans le sud, s’étendit à d’autres parties de l’Italie. À plusieurs reprises, les soldats romains furent battus. À l’automne, Spartacus commandait 40 000 hommes et occupait la Campanie. Des foules de déshérités ralliaient son camp. Mais un désaccord stratégique entre les dirigeants affaiblit leur mouvement. Crixos voulait le remplacement des dirigeants romains par les révoltés, tandis  que Spartacus décidait d’étendre  la rébellion au nord de l’Italie. Ils remportèrent de nombreuses victoires contre l’armée romaine dans le nord jusqu’à la troisième année de la rébellion et Crassus l’ami de César fût alors désigné par le Sénat pour mâter la rébellion.

Spartacus* avec 2000 esclaves rebelles décida de se retirer en Sicile à l’aide de pirates qui devaient les emmener à Messine. Mais ceux-ci   trahirent Spartacus qui fût tué dans le sud de l’Italie. Plus de 8 000 rebelles furent crucifiés et les commandants de l’armée romaine, Pompée et Crassus se déclarèrent victorieux.

*Spartacus était un berger originaire de Terrace en Bulgarie actuelle. Capturé par les romains comme esclave, il devint un grand gladiateur révolté mais pas révolutionnaire. Chef d’une armée de 80000 hommes qui devait piller pour survivre pendant les trois ans de la lutte.

Bien qu’il voulût rentrer chez lui, face à la demande de ses compagnons d’arme, il resta leur chef jusqu’à son dernier souffle.

Pour en savoir plus

https://youtu.be/R-pR0We_RWs

Les guerres civiles et étrangères ont accru le pouvoir de l’armée et accéléré sa professionnalisation. Ces conditions ont conduit au premier «triumvirat » des commandants militaires, Crassus, Pompée et Jules César.

César qui était un jeune partisan du parti populiste, devint le chef militaire conquérant de la Gaule et les tribus germaniques. Ces guerres ont fait plus d’un million de morts, mais le succès militaire l’a amené au poste de consul. Crassus a été tué pendant la guerre contre les Parthes, et Pompée a été vaincu par César pendant la guerre civile et s’est enfui en Égypte où il a été assassiné, faisant de Jules César le chef du Sénat à vie. Mais le 15 mars de la même année, lorsqu’il voulût présenter son projet de guerre contre les parthes au Sénat, il fut assassiné par plusieurs sénateurs dirigés par son fils adoptif, Brutus. Selon Shakespeare, César a demandé à Brutus au dernier moment, Brutus toi aussi ? Et son fils adoptif a répondu : « Si je te tue, ce n’est pas parce que je ne t’aime pas, mais c’est parce  j’aime plus Rome!

Après la mort de César, la guerre civile a de nouveau éclaté. En 43 après JC, trois commandants militaires, Lipide, Anthony et Octave Augustus qui combattirent aux côtés de César prirent le pouvoir et formèrent le deuxième  triumvirat. Ils se partagèrent l’empire, Anthony l’Est, Octave l’Ouest et Lipide l’Afrique. Lipide décéda rapidement et Anthony épousa Cléopâtre, la Reine d’Égypte. Mais Octave rapidement envahit l’Égypte, entraînant le suicide d’Antoine et de Cléopâtre ce qui mit fin au règne des derniers descendants d’Alexandre.

Le 27 octobre, Octave fût élu par le Sénat comme seul responsable des affaires civiles et religieuses. Il fût appelé désormais Auguste. Il fît  une vaste réforme dans la ville de Rome et dans d’autres régions.

** L’expansion de Rome du Tigre à l’océan Atlantique a nécessité une armée permanente et régulière sous les ordres d’une puissante hiérarchie militaire. Les successeurs d’Alexandre transférèrent la souveraineté de grand Roi d’Orient aux Romains. Le Sénat romain ne considérait pas que l’administration d’un tel empire fût  possible au sein de la république et mit en place l’empire. En Iran, par exemple, le peuple n’était pas l’esclave mais le sujet du Chah, tandis qu’en Grèce et à Rome, même les dictateurs régnaient dans un cadre juridique doté d’un système administratif indépendant, et le dictateur lui-même servait le peuple, et non l’inverse.

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 Histoire de Byzance 30/03/2020

Byzance a régné pendant plus de onze siècles sur l’Europe du Sud-Est et sur l’Asie Mineure. En raison de sa situation géopolitique, son pouvoir économique et son  patrimoine culturel ont joué un rôle important dans l’histoire de l’humanité. La propagation du christianisme, la formation de l’Europe de l’Est et de l’Europe centrale ainsi que de l’empire ottoman  ont directement été influencés par cette civilisation.
Géographie: Byzance se situe entre la mer Noire et la Méditerranée. Ces deux mers sont reliées entre elles par le détroit des Dardanelles, la mer de Marmara et le détroit du Bosphore, séparant ainsi l’Asie de l’Europe. Cette voie navigable est depuis longtemps un passage pour les navires marchands. Les ports de la Méditerranée orientale sont restés les ports les plus importants pendant la période byzantine. Des villes comme Alexandrie, Antioche et Constantinople étaient les villes les plus riches du monde pendant des siècles. Les ports exportaient le blé égyptien, le vin et les olives grecs, la céramique émaillée de Constantinople ainsi que des produits importés d’Inde et de Chine,.
Histoire byzantine: Selon les traditions mythologiques byzantines, Byzance a été bâtie sur l’ordre de l’un des descendants de Zeus
Mais historiquement au 7ème siècle avant JC, une colonie grecque s’est installée dans la région et a fait fortune en contrôlant le commerce entre la mer Noire et la Méditerranée. Pendant les guerres Iran-Grèce, la région était considérée comme un pont entre les deux puissances rivales. Son rôle dans les relations entre l’Europe et l’Asie est devenu de plus en plus important à partir de cette époque. Sous l’Empire romain, le choix d’une capitale à l’Est était nécessaire en raison de la vaste étendue de l’Empire et du conflit constant avec l’Iran. L’empereur romain choisit Byzance  et l’a renouvelée et agrandie. À partir de 330 après JC, la nouvelle ville, appelée Constantinople, est restée la capitale orientale de Rome jusqu’à sa chute au XIVe siècle. Les habitants de cette région étaient généralement grecs et la culture hellénique était répandue dans toute la Méditerranée orientale. C’est sous la domination romaine qu’a été établi le système bureaucratique, juridique et politique d’administration de l’empire. L’organisation économique de la ville et de l’empire ont également été modifiées. L’Empire  byzantin est donc la continuation logique de l’Empire romain.
Le christianisme, en tant que religion d’État, est retourné à Constantinople où autrefois il était bien enraciné. Cette ville a été l’un des deux centres du christianisme dans le monde  jusqu’au  15eme siècle.

Les historiens divisent l’histoire byzantine en trois périodes :
Du quatrième au septième siècle c’est la période de reconstruction de l’Empire romain dans la partie orientale. L’invasion arabe a arrêté la croissance de l’Empire byzantin pendant un certain temps, mais à la fin du neuvième siècle, Byzance a de nouveau été relancée jusqu’en 1204, avec l’occupation de la ville par les croisés chrétiens. De cette date jusqu’à la chute de Byzance provoquée par les Ottomans en 1453, le pouvoir a changé de mains au rythme des invasions françaises, italiennes ou turques.
Une reconstruction dans le prolongement de l’Empire romain. Malgré les changements politiques, la structure démographique de la région a toujours reposé sur une majorité de culture hellénique qui allait du sud des Balkans à l’extrémité grecque de la mer Noire jusqu’au littoral oriental de la Méditerranée et Alexandrie en Égypte. Le régime byzantin et ses peuples sont l’un des fondements de la formation de l’Europe centrale et orientale d’une part et des pays du Moyen-Orient d’autre part. La civilisation byzantine était la descendante des civilisations grecques, romaines et helléniques avec également un apport des civilisations orientales. C’était une civilisation urbaine, avec les villes les plus grandes et les plus riches de cette époque. Cette  vaste région était administrée  par un appareil d’Etat développé et efficace  dans lequel toutes les affaires de l’État étaient enregistrées.
L’empereur Justinien au VIe siècle a ordonné de rassembler et d’organiser toutes la législation de Rome. Ces lois sont devenues un des fondements de presque tout les états modernes *. Certains historiens considèrent que l’administration soviétique est basé sur celle de Byzance. Du point de vue économique, la valeur  de la monnaie byzantine est restée quasiment stable pendant quatre siècles (7ème/11ème). La quantité d’or et d’argent stockée en trésorerie  était sans pareille de  son temps. Son économie agricole reposait sur de grandes unités, les « domaines », selon le modèle romain. Mais la main-d’œuvre de ces unités, contrairement au sud de l’Italie, n’était pas composée d’esclaves. Les artisanats et  diverses professions  étaient largement développés dans les villes, mais c’est le commerce qui a permis cette place unique de l’économie byzantine. Les ports de la Méditerranée orientale et les villes non loin de la mer participaient à cette activité économique (y compris les riches commerçants iraniens sous les Seldjoukides et les Mongols qui avaient des bureaux dans la ville de Bursa).

En cette période contemporaine de pandémie, il est à noter que de 750 à 541 avant JC, pendant plus de deux siècles, la peste bubonique – une peste qui laisse des blessures apparentes– s’est propagée à travers le territoire byzantin. Elle était aussi appelée « la peste justinienne » car l’empereur en était atteint notamment au visage.

À cette époque, le régime byzantin était lié au sort du christianisme. En fait, Byzance se présentait comme représentant et partisan du christianisme. Après la chute de Rome, Byzance a tenté à plusieurs reprises d’expulser de la terre d’Italie les tribus  germaines. L’armée byzantine s’est également  rendue dans le sud de la France et l’est de l’Espagne pour réprimer  les sectes chrétiennes » apostats « . Les wisigoths  ont  abandonné l’Arianisme  et embrassé le christianisme version  byzantine. Byzance a éradiqué les autres sectes chrétiennes en Orient. C’est pourquoi  une  grande partie des chrétiens orientaux ont été séparés. * Une forte crise religieuse, l’iconoclasme marque de 730 à 843 cette période. Mais après un siècle de lutte interne au sein de l’église, ces interdictions ont été supprimées et les sites religieux ont retrouvé le culte des images en 843
De la Renaissance de la  fin du IXe siècle à l’échec  de 1204.
Byzance a perdu une partie importante de la Méditerranée orientale après l’invasion arabe. Mais « à une organisation militaire repliée et territorialisée succède le rétablissement d’une armée centrale, composée de professionnels ou s’intègrent de nombreux étrangers (Bulgares,  Russes, Arméniens et d’autres) ». Dans le même temps, nous assistons à la croissance de villes comme Thessalonique, Mira, Éphèse, Nicée, Bursa, Pergame, Sarde, Aphrodisie … et en général les villes du sud-ouest de l’Anatolie. Constantinople, en particulier, a prospéré dans sa première période au Xe siècle. La capitale byzantine comme les grandes villes musulmanes (Bagdad et le Caire), était le centre de la civilisation de ces premiers siècles  du début du deuxième millénaire. Au cours de cette période, l’urbanisation de la capitale s’est développée  comme le constate un chroniqueur  vénitien : en plus des églises et des monastères dans les  zones urbaines, des écoles et des centres d’enseignement de la philosophie et des sciences grecques ont redémarré. Il y avait aussi des hôpitaux et des hospices  pour les personnes âgées. La population de la ville est passée à plus de 400 000 habitants.
Au cours de cette période, il y a eu deux événements importants : Le premier c’et la défaite de l’armée byzantine contre les Seldjoukides aux portes de la capitale et la possibilité d’un effondrement de la capitale si Tamerlan n’attaquait pas l’Anatolie. Au final les Seldjoukides fonderont un État en Anatolie et ne prendront pas Constantinople. Le second a été le schisme entre Rome et  Constantinople en 1054 .

De la Renaissance de la fin du IXème siècle à l’échec de 1204

Byzance perd une partie importante de la Méditerranée orientale après l’invasion arabe. Mais « à une organisation militaire repliée et territorialisée succède le rétablissement d’une armée centrale, composée de professionnels où s’intègrent de nombreux étrangers (Bulgares, Russes, Arméniens et d’autres) ». Dans le même temps, nous assistons à la croissance de villes comme Thessalonique, Mira, Éphèse, Nicée, Bursa, Pergame, Sarde, Aphrodisie … en général les villes du sud-ouest de l’Anatolie. Constantinople, en particulier, va prospérer dans la première moitié du Xème siècle. La capitale byzantine comme des grandes villes musulmanes (Bagdad et le Caire), formaient les foyers de la civilisation de ces premiers siècles  du deuxième millénaire. Au cours de cette période, l’urbanisation de la capitale s’est développée  comme le constate un chroniqueur  vénitien. En plus des églises et des monastères dans les  zones urbaines, des écoles et des centres d’enseignement de la philosophie et des sciences grecques ont redémarré. Il y avait aussi des hôpitaux et des hospices  pour les personnes âgées. La population de la ville est passée à plus de 400 000 habitants.

Au cours de cette période, il y a eu deux événements importants : la défaite de l’armée byzantine contre les Seldjoukides aux portes de la capitale et la possibilité d’un effondrement de la capitale si Tamerlan n’attaquait pas l’Anatolie. Cependant, les Seldjoukides ont fondé un État plus à l’Est en Anatolie et Constantinople a été épargnée. Le deuxième événement a été le schisme religieux entre Rome et  Constantinople survenu en 1054.
La quatrième croisade, précédée en 1182 par le massacre des latins de Constantinople et de Thessalonique, a entraîné en 1204 la prise de Constantinople par les croisés et le partage des restes de l’Empire.
Les croisés ont pu arrêter l’avance des tribus turques pendant un certain temps et même les repousser, mais la faiblesse de l’Empire byzantin, associée au déclenchement de la peste noire, a ouvert la voie à la conquête anatolienne permanente des tribus turques. Un autre facteur accélérant ce processus a été la migration massive de l’élite arménienne d’Anatolie vers la capitale, qui a affaibli ces zones face aux envahisseurs d’Asie centrale. Au cours des périodes suivantes, avec la migration des Turcs, et en particulier des Turkmènes, les premiers vagues des arméniens de ces régions ont été contraints de partir. Cependant, après la fin des invasions de Tamerlan  et de Mongol, les Turcs d’Anatolie ont pris le pouvoir. Le sultan Bayezid a mis le pied en Europe par la mer Noire et attaqué Constantinople par la voie terrestre.  Les murs défensifs de la ville, qui restaient infranchissables depuis des siècles, ont retenu encore une fois le djihadiste ottoman qui rêvait de conquérir la capitale du christianisme et ses vastes richesses. Ce n’est qu’en 1452 que l’armée ottomane entrera à Constantinople et l’empire byzantin s’effondrera après un règne de 1100 ans.
Les élites vont émigrer en Occident, en particulier à Florence, et vont participer à l’émergence de la Renaissance européenne. Par ailleurs, l’Empire ottoman hérita de la culture byzantine et de l’administration de l’Etat. Byzance était  un condensé des civilisations de son temps. La culture hellénique était la pierre angulaire de l’Empire byzantin, mais l’hellénisme lui-même était un mélange de culture grecque, de civilisation perse  et des acquis  de la civilisation égyptienne. Cet ensemble culturel auquel s’ajoutaient le droit romain et les connaissances techniques de Rome ont permis la création d’une civilisation brillante qui a sans aucun doute eu un impact sur la civilisation humaine et a notamment influencé les pays voisins.

Selon un axe Sud-Nord: la propagation du christianisme en Russie, en Europe de l’Est et en Europe centrale est le résultat de l’influence byzantine dans ces régions. Leur christianisation entreprise par Cyrille et Méthode (les  inventeurs de l’alphabet  cyrillique) fait entrer ces régions dans la communauté chrétienne balkanique.  Ces deux frères  étaient d’origine grecque et nourris par la culture byzantine.
Un regard sur les dômes de Kiev, de Moscou et d’autres villes d’Europe orientale illustre l’influence de l’architecture  de Byzance. Après la chute de Constantinople, l’empereur russe Ivan III, qui avait épousé la fille de l’empereur byzantin, se considérait comme un successeur byzantin et défenseur du christianisme. Ce phénomène a marqué la culture politique de la Russie jusqu’à aujourd’hui. Les liens religieux, linguistiques sont à la base de la culture d’Europe de l’Est qui veut aujourd’hui être acceptée par les autres nations européennes. La Russie s’est également éloignée de sa position historique, reconnaissant la place de la culture de ces nations

Par ses racines helléniques, Byzance était l’héritier du système bureaucratique et administratif des achéménides, et avait non seulement l’expérience de l’administration de l’empire mais aussi des coutumes de la monarchie perse et l’a transféré en Europe. Les califes omeyyades et abbassides ont construit leur empire sur la base des systèmes politique et administratif perse et byzantin. Tout comme l’organisation bureaucratique byzantine avait une structure solide qui permettait aux tribus d’Asie centrale d’avoir une civilisation brillante avec des caractéristiques traditionnelles et religieuses propres à ces tributs. .

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-* le réforme de Charlemagne et la Renaissance de Byzance ainsi que la construction de « madrasas » à Bagdad et aux villes de Khorassan (Boukhara ou Samarkand et Nichapour… ) témoignent d’une influence mutuelle entre les cultures. Ce phénomène s’est souvent répété dans l’Histoire des civilisations et mérite d’être souligné.

**Le rôle de protecteur des peuples chrétiens était un élément de la politique de Pierre le grande pour conquérir les pays du sud de la Russie comme l’Arménie et la Géorgie. La Russie était bien décidée de même à « libérer » Constantinople si elle gagnait la guerre de Crimée. C’est l’intervention de l’Angleterre et la France qui va empêcher la réalisation de ce projet.

Ce rôle de «sauveur» transformé en «château fort rouge de la Révolution » à l’époque soviétique et aujourd’hui ressort de la bouche de Poutine.

Tout cela n’empêche pas l’égocentrisme de l’Europe occidentale qui nie la place de l’autre moitié de l’Europe et de la Russie. D’où l’importance de l’Empire Byzantin !

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Références :