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 L’est du plateau iranien : une scène de guerre permanente

L’est du plateau iranien, appelé «Afghanistan» depuis le XVIIIe siècle, fait partie du monde iranien. Les découvertes archéologiques indiquent une civilisation le long de la rivière   Helmand, dont  « la ville brûlée », Shahr-é-Soukhté, au troisième et deuxième millénaire avant JC est un exemple marquant. La ville brûlée entretenait des relations commerciales avec les civilisations de Mésopotamie (Sumer et Akkad) et surtout avec la civilisation de Jīroft et celle de la vallée de l’Indus. Les découvertes archéologiques indiquent la croissance de l’artisanat de la poterie et du textile dans cette ville. Cette civilisation a disparu au milieu du deuxième millénaire avant JC en raison du changement climatique ou pour d’autres raisons inconnues.

« .et Tang-e-Shisheh, réalisés par les artisans de Shahr-e Sokhteh / 2e millénaire avant JC

Légende de la photo: Cimetière Shahr-e Sokhteh « la ville brûlée

Les habitants d’autres régions d’Afghanistan vivaient dans des villages peu peuplés pour lesquels aucune information exacte n’est disponible.

            Mais de l’autre côté de l’Amou Daria se trouvaient des tribus aryennes qui ont migré sur le plateau iranien dans le deuxième  millénaire avant JC : les Mèdes, les Kurdes et les Perses se sont installés sur le plateau ouest, et une autre branche de ces tribus est entrée en Inde depuis l’est de plateau Iranien.

Ces tribus, qui forment la branche indo-iranienne *, étaient étroitement liées en termes de langue, de culture, de traditions religieuses et de mode de vie en raison de leur coexistence ancienne en Asie centrale. Il semble n’avoir pas rencontré beaucoup de résistance après leur entrée sur le plateau iranien et se sont engagés dans l’agriculture et l’élevage dans leur nouvelle patrie avec leurs anciens habitants. Mais ils demeuraient sous la pression des tribus nomades de l’autre rive de l’Amou Daria/ Oxus.

L’Histoire du plateau iranien, et en particulier de sa partie orientale, est l’histoire du conflit constant entre les tribus nomades du nord et les agriculteurs résidents du pays : de temps à autre, de nouvelles tribus ont envahi le plateau et pillé villes et villages. Certaines sont restées et se sont mêlées aux anciens habitants. Ce cycle s’est poursuivi jusqu’à l’époque contemporaine. Il était courant pour les pouvoir  politiques  du plateau iranien de demander de l’aide aux tribus du désert pour combattre leurs ennemis. A partir de la période achéménide, ces tribus étaient considérées comme une composante du corps militaire  iranien, ce qui facilitait les raids et la conquête de villes pour ces tribus. Ce type de scénario s’est répété au long de l’Histoire du monde. Deux exemples célèbres étant l’entrée des germains  dans l’armée romaine, ce qui a facilité la chute de l’empire romain ; l’autre étant l’invitation du roi wisigoth d’Espagne aux Arabes musulmans pour expulser ses rivaux ce  qui  aboutira à l’occupation  de L’Espagne par  les musulmans.

De Cyrus aux Kushans

Fondateur de l’Empire Achéménide, Cyrus le Grand a combattu plusieurs fois les tribus du désert pour les empêcher d’envahir l’Asie centrale. Celles-ci ont été forcées de se retirer dans le désert du Turkestan chinois. Pour empêcher leur retour, Cyrus a établi des bases militaires  dans la région de la vallée de Zara shan, dont la ville de Struchan en témoigne encore aujourd’hui. Cyrus perdra sa vie  lors de la dernière guerre contre ces mêmes tribus. La guerre dans cette région a continué pendant le règne de ses successeurs jusqu’à ce que Darius conquière cette région et nomme son père Vishtaspa comme satrape de la région occidentale (Bacteria) dont le centre était la ville de Balkh.

Photo d’un château reconstruit sur une colline de la ville de Struchan, dans la province de Sughd, qui fait maintenant partie du Tadjikistan. Ce château est également appelé Temple de Cyrus, les habitants considèrent leur ville comme la

capitale d’été de Cyrus.

Après la chute de l’empire achéménide et la conquête du plateau iranien par Alexandre  de Macédoine, la «bactéria» est  restée une satrapie et Alexandre a poursuivi la politique de Cyrus dans ce domaine en construisant  des fortifications militaires  et des villes pour combattre les tribus nomades. Pour autant la pression de cette tribus s’est poursuivie et au deuxième siècle avant JC, les Scythes ont réussi à conquérir l’est du plateau iranien pendant qu’une branche d’entre eux s’est installée dans le sud. Pendant quelque temps, cette zone a été appelée « Sekestan ou Sistan ». Une autre branche des Scythes est entrée dans la vallée de l’Indus et dans le nord de l’Inde et s’est installée dans cette région.

Les Kouchanes:

Vers la fin de la domination grecque de Balkh, les tribus Kushan ont émigré du Turkestan, en Chine, au nord de l’Amou Daria, et un certain nombre d’entre elles se sont installées dans les villes de Balkh et d’Aï Khanum. Au premier siècle avant JC, elles ont établi leur règne en Bactriane dont la capitale était  Balkh. Le roi le plus puissant de cette dynastie s’appelait Kanishka et régna du nord de l’Inde vers des parties de l’Asie centrale telles que Sughd et Kharazm. En 120 après JC, il déplaça la capitale de Balkh à Bagram et Kapisa. En 220, les Kushans ont été détrônés  par les Sassanides, et certaines de leurs branches ont établi le gouvernement du Kaboulistan ou le Royaume Sassanide Kushan, qui a régné du sud de l’Hindu Kush jusqu’aux rives de l’Indus.

Langue, écriture et religion

Les Kushans ont utilisé le grec comme langue de la cour à leurs débuts qui a ensuite été remplacée par la langue Balkh. Ils ont également embrassé les croyances et religions populaires de Balkh, dont les plus importantes étaient le mazdaïsme, la religion grecque et le bouddhisme. A partir du règne des premiers rois de cette dynastie, la culture bouddhiste s’est répandue sur leur territoire jusqu’à ce qu’elle devienne la religion dominante sur la Route de la Soie pendant la période Kanishka.

Au premier siècle de notre ère, les livres bouddhistes ont été traduits dans diverses langues et envoyés dans différentes régions par des moines. De nombreux temples bouddhistes ont été construits sur les routes traversées par des caravanes commerciales, ce qui a permis la propagation du bouddhisme sur la route de la soie. Cela a ouvert la voie à l’entrée de la religion en Chine et dans d’autres pays d’Asie de l’Est.

Relations avec les puissances étrangères

Les rois Kushan avaient des relations diplomatiques avec l’Empire romain, l’Empire sassanide, la dynastie Han des empires chinois et indien. Les Kushan étaient proches de la civilisation chinoise en raison de leur résidence ancestrale dans le désert chinois, et le commerce prospérait entre eux. Les rois Kushan étaient sous la pression des empires parthe et sassanide au milieu des deuxième et troisième siècles après JC, et pour cette raison, ils avaient besoin du soutien de l’Empire romain et se rendirent à Rome à plusieurs reprises, en le demandant. Mais cette alliance n’a pas empêché l’effondrement du règne des Kushans en 225 après JC vaincu par l’Empire sassanide  nouvellement fondé. Ses parties occidentales, y compris Balkh (centre de l’empire), Sughde et Gandara, sont tombées sous la domination sassanide. Les Sassanides ont transformé ces régions de l’Est en un royaume semi-indépendant qui étaient gouvernés par des princes sassanides appelés Kushan Shahs. Cependant, les membres restants de la dynastie Kushan ont régné sur les parties sud et est du nord de l’Inde jusqu’en 375 après JC, quand ils ont disparu aux mains de l’empire Gupta.

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 bas  de première page

* En 78 après JC, le roi de l’Inde du Nord (vallée de l’Indus) envoie une délégation de ses ambassadeurs à Rome pour gagner le soutien de l’empereur Vespasien et Titus contre la menace parthe. .

Relations d’affaires. Des sources romaines disent qu’en 138 après JC, un ambassadeur a été envoyé par le roi de Balkh à la cour d’Antonius Pius. Des sources chinoises mentionnent également que les produits importés de Daquin (le nom chinois de l’Empire romain) se trouvent facilement sur le territoire de Kushan.

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2 /L’est du plateau iranien: une scène de guerre permanente

Parthes à l’est du plateau iranien

Les Parthes, comme les Achéménides, ont utilisé des soldats des tribus du désert dans leur armée. Ces soldats étaient des guerriers qui ont pris une part active au service des rois persans dans la guerre avec la Grèce et les Séleucides, et cette connaissance du terrain les a aidés pour la conquête future du plateau oriental de l’Iran. Lorsque les Sakas et plus tard les Kushan sont arrivés au pouvoir dans cette région, les Parthes ont capturé le Sistan et ont établi un gouvernement fantoche appelé les Parthes et les Hindous dans la partie centrale de l’Afghanistan actuel.

Heptaliens/les Huns

Cette tribu était une branche des tribus « Han » dont les racines étaient les Turcs et les Mongols de l’Altaï des déserts de la région de la steppe « Eurasie ». En 420 après JC, ils ont établi une dynastie  dans le nord-ouest (Bactriane) dont le centre était Balkh. Ils ont étendu leur territoire au nord de l’Inde. Ils ont pu vaincre Bahram Gour à Merv et Yazdgerd Sassanid à Murghab. Le premier vainqueur sassanide de la guerre contre les heptaliens a été tué et son corps n’a jamais été retrouvé. En 484 après JC, les héptaliens/ les Huns/ ont conquis  Merv et Herat.  Mais en 567  le roi sassanide, Khosro, dans les batailles ultérieures et avec l’aide des tribus turques a vaincu la dynastie Heptalide, certains territoires de la terre heptalienne sont allées à l’Iran et d’autres aux Turcs.

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Source: Histoire de l’Empire parthe. André Verstendik, traduit par Behforouzi

Site archéologique d’Afghanistan.

Histoire des Tadjiks, Imam Ali Romanov

Encyclopédie de l’universalisme