Les Templiers sont l’Ordre de chevaliers le plus important et le plus influent du Moyen Âge. L’Ordre a été fondé sur des principes religieux et militaires, ce qui était en fait une hérésie dans le christianisme, mais, en raison de l’importance et du rôle de cet ordre dans les croisades, il est devenu la plus grande et la plus populaire organisation militante religieuse en Europe. Dans les sphères économique et politique, l’ordre du Temple a formé des organisations parallèles qui ont éclipsé le règne des rois européens locaux. Ces «pauvres chevaliers du Christ» qui avaient combattu les «infidèles» pendant deux siècles sous le slogan « Dieu le veut» ont acquis une richesse légendaire. Cependant à la fin des croisades ils ont été condamnés par le roi catholique français pour hérésie et leurs chefs, sous la torture, ont avoué avoir trahi le Christ, être de connivence avec l’ennemi et être homosexuels. Ils ont été brûlés sur le bûcher à Paris.
Cependant, les restes de ce groupe ont joué un rôle important dans l’histoire européenne.
Formation de l’ordre
En 1119 après JC, 20 ans après la conquête chrétienne de Jérusalem et au cours des croisades, un petit groupe de chevaliers français se rassembla au temple de Salomon (mosquée Al-Aqsa) et prêta le serment d’allégeance aux routes de pèlerinage et aux sanctuaires chrétiens. La condition pour que les chevaliers rejoignent ce groupe militaro-religieux était le transfert des biens personnels, l’abstinence sexuelle et l’obéissance absolue au groupe. Ces « pauvres chevaliers du Christ du Temple de Salomon se sont consacrés aux devoirs religieux et sont rapidement devenus l’épine dorsale de l’armée chrétienne dans la guerre contre les «infidèles», au point que les chrétiens de la ville ont demandé que le commandant de l’Ordre devienne le Roi de Jérusalem. Celui-ci a refusé et est allé en Europe pour obtenir des soutiens financiers et pour la propagation de l’ordre en Europe.
S’appuyant sur leur bravoure et leur rôle dans les croisades, ils ont été reconnus par l’Église de Rome. Considérés comme des héros, la population exigeait que les rois européens coopèrent avec les Templiers. Ainsi soutenir l’Ordre devint un moyen de légitimité pour la noblesse et les chevaliers non religieux.
Les Templiers de Champagne ont formé un vaste conseil de chevaliers et de fonctionnaires ecclésiastiques et d’État qui ont pleinement soutenu le culte. Plus important encore, Bernard de Clervaux, un haut théologien de l’Eglise, a qualifié les Templiers de vrais disciples du Christ. Il a décrit leur défense armée des pèlerins comme une «bonne guerre/guerre sacrée» et a rédigé un code pour les Templiers pour les défendre : Le vrai christianisme et l’Église. Parce que les enseignements des Chevaliers étaient basés sur des principes religieux et militaires très stricts, l’Église accordait également des droits et privilèges spéciaux au culte, ce qui les protégeait de toute critique. Ce culte recouvre une couche de mystère, et cette fonctionnalité ajoute à son charme et à sa puissance. La reconnaissance de la fusion des enseignements religieux et du pouvoir militaire de Mélisses et la louange des Chevaliers du Temple de Salomon a été l’un des résultats de ce conseil. Selon l’église, ces chevaliers étaient considérés comme des soldats dévoués du Christ et de nombreux chevaliers laïques ont tenté de les rejoindre.
L’Ordre » organisa bientôt un vaste réseau à travers l’Europe et recruta de nouveaux membres parmi la noblesse et d’autres classes: si le nombre initial de Templiers n’était pas supérieur à sept, il se serait élevé à des dizaines de milliers à son apogée au milieu du XIIIe siècle. L’ordre avait des membres formés dans un vaste réseau dans toute l’Europe ou impliqués dans les affaires économiques. Il fonda de multiples « commanderies » qui étaient en fait des organes de gouvernement parallèles (plus de 1 200 en France, 43 en Grande-Bretagne et 35 en Espagne) qui jouèrent un rôle important dans diverses sphères sociales.
« L’Ordre » bras militaire du « Pape » dans la création d’un gouvernement parallèle contre les dirigeants locaux
La tâche principale de la secte était de garder les routes de pèlerinage et d’assurer la sécurité des pèlerins. Le rôle des chevaliers dans les zones musulmanes est devenu plus important en raison des attaques armées (le mot gendarme – homme armé vient d’ici). Dans les premières croisades, les Templiers et des Chevaliers de l’ordre Hospitalier (un autre ordre de chevalerie) ont joué respectivement les rôles d’avant-garde et de soutien. Les templiers ont sauvé Saint-Louis capturé lors de la deuxième croisade ** en payant la rançon du roi de France.Ils ont accompagné le roi Richard Cœur de Lion d’Angleterre dans la troisième croisade (1189-1192). Aux XIIe et XIIIe siècles, les Templiers étaient l’armée la plus puissante et la plus professionnelle d’Europe. Les chevaliers de moins de dix ans étaient formés à la guerre. En plus des techniques militaires avancées, ils disposaient du meilleur équipement militaire de leur temps: chaque templier était accompagné de plusieurs équipages. Les chevaliers recevaient une formation spéciale pour résister à la torture en cas de capture ( pas de rançon pour un templier capturé).
En 1139, le pape Innocent VIII, à travers un document scellé, accorda des privilèges importants au second chef de l’Ordre notamment celui d’avoir un clergé qui ne rendait des comptes qu’au seul pape ce qui renforça considérablement leur pouvoir. Ces droits ont été étendus par les papes ultérieurs. Lorsqu’il y avait un problème entre l’Ordre et les autorités religieuses locales, le pape soutenait les «soldats de Dieu».
Les «Pauvres Chevaliers du Christ » organisation économique la plus riche d’Europe.
Le réseau de communication des Templiers et leurs expériences acquises lors des croisades ont placé le groupe dans une position économique particulière. Recevant de grandes fermes comme dotations ou cadeaux des riches et sur la base de leurs expériences de l’agriculture méditerranéenne, les templiers innovèrent en multipliant la variété des cultures et les méthodes de plantation. Mais leur point fort était la connaissance des routes maritimes et leurs liens avec les marchands orientaux. Les «pauvres chevaliers du Christ» atteignirent bientôt une position telle que la plupart des finances de l’Europe étaient sous leur contrôle. Même les rois des pays européens leur étaient redevables. Partout où il y avait moyen de faire fortune, l’Ordre s’en emparait: de l’agriculture aux ateliers de tuilerie et de teinture … aux affaires commerciales (l’Ordre était exonérée de taxes et de redevances routières). En matière financière, la banque de l’Ordre fût à l’origine des premières cartes de crédit codées. Les pèlerins de Jérusalem, riches et pauvres, mettaient leurs biens et les objets de valeur au siège local des Templiers. Ils recevaient en échange des documents avec un mot de passe. Avec ce document, ils pouvaient sur le chemin retirer de l’argent à la section locale de l’Ordre, protégeant ainsi leurs biens contre le pillage par les extorqueurs en cours de route Le Temple a été la première banque internationale en Europe. Recevoir des intérêts sur l’argent était interdit dans le christianisme mais était considéré comme permis par la fatwa de l’Église comme un «coût de main-d’œuvre». De cette façon, l’Ordre avait l’assurance de revenus importants et devint l’institution la plus riche d’Europe.
La fin des Templiers en France
Après la conquête de la Terre Sainte au XIIe siècle par Saladin Ayyubid, les Chevaliers déplacèrent leur quartier général/commanderie/ vers le port d’Acre (Haïfa). Puis lorsque les Turcs seldjoukides conquirent toute la région, les templiers durent s’installer dans les îles méditerranéennes.
Leur défaite en Terre Sainte mit en péril leur position privilégiée en Occident. Les Templiers cherchèrent du soutien dans divers pays européens mais la ferveur religieuse avait disparu .
La puissance croissante de l’Ordre en Europe avait accru le nombre de leurs rivaux et ennemis: les marchands et les artisans étaient dans une situation désespérée face aux privilèges déraisonnables de ce grand rival, les masses paysannes qui travaillaient sur leurs terres considéraient également les chevaliers comme des seigneurs féodaux, et les dirigeants locaux n’étaient pas satisfaits du pouvoir politique de cette organisation parallèle. En plus, il y avait une forte opposition dans le corps de l’Eglise aux chevaliers qui avaient un pouvoir religieux indépendant.
La France, quant à elle, était maintenant dirigée par le petit-fils de «Saint Louis». Le roi de France, Philippe Le Bel se considérait plus catholique que le pape et étendit son pouvoir sous la menace du pape. Mais le trésor de l’Etat était vide et il devait beaucoup aux «pauvres chevaliers». Il ordonna l’arrestation des chevaliers à lasuite d’une conspiration minutieuse. Le vendredi 13 octobre 1312, tous les quartiers généraux des chevaliers furent occupés et leurs biens confisqués. Les chefs des chevaliers durent avouer plus d’une centaine de crimes sous la torture, y compris la trahison et l’homosexualité. Les tribunaux les condamnèrent à mort malgré l’opposition initiale de l’Eglise et leur commandant périt sur le bucher à Paris.
Le rôle des chevaliers dans l’avenir de l’Europe
Avant leur disparition en France, l’Ordre sentit le danger et déplaça une grande partie de ses biens vers des endroits plus sûrs, notamment en Espagne, au Portugal et en Grande-Bretagne. Après la répression en France, de nombreux survivants ont fui vers la péninsule ibérique. En Espagne, les chevaliers ont longtemps été impliqués dans la guerre contre les Arabes et ont joué un rôle important dans la Reconquista.
Avec leur aide, le Portugal fût repris aux Arabes avant l’Espagne, et l’un de ces chevaliers devint même roi du Portugal. Leur connaissance des voies navigables renforça la flotte navale portugaise. Vasco do Gamma, avec un navire portant le drapeau des Templiers, découvrit le Cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud. D’autres marins portugais, du golfe Persique à l’Inde et aux Philippines, amassèrent de grandes richesses et le clergé put prêcher partout la religion du Christ.
Si les « pauvres chevaliers du Christ du Temple de Salomon » n’avaient pas pu défendre le tombeau vide du Christ à Jérusalem, ils purent diffuser son message « dans les terres nouvellement découvertes » et convertir de nombreux indigènes à sa religion. Plus important encore, par la domination des routes commerciales, ils purent établir le premier empire européen sur une grande partie du monde.