RÂH

 

 

Bagdad a été fondée par le deuxième calife abbasside, Mansour, en 146 AH / 754 après JC le long du Tigre. Sa transformation a été rapide, de village en capitale des califes abbassides régnants sur un vaste territoire allant du fleuve Indus à l’océan Atlantique. La ville a été construite grâce aux ressources des terres nouvellement conquises et est devenue le carrefour des principales routes commerciales de son temps. À son apogée, Bagdad était l’une des villes les plus riches du monde et un centre majeur de la culture islamique. C’est aussi de cette ville que les réalisations scientifiques et culturelles du passé se sont répandues sur de nouvelles terres: la renaissance de la langue et de la culture iraniennes et l’augmentation spectaculaire des scientifiques et des penseurs dans le Grand Khorassan d’une part, et la civilisation florissante de l’Andalousie et de la Renaissance européenne d’autre part sont redevables au Bagdad du IXème au XIème siècle.

Le Bagdad d’Al Mansour, dont il ne reste rien, fut édifié en quatre ans de 758 à 762 selon le vieux plan circulaire qu’avait connu l’Iran parthe. La ville était entourée par une double enceinte d’un diamètre de 2300 mètres que perçaient quatre portes surmontées par quatre salles sous coupole. Au centre était situé le mousquet de plan carré auquel était adossé le palais impérial.

 Fondation  de Bagdad
Bagdad est un mot iranien composé de Bagh (Dieu en Sogdian) et dada/Dieu donné/. Bagdad a été construit le long du Tigre, à quelques kilomètres au sud de Ctésiphon. Le fleuve Euphrate est très proche du Tigre dans ce lieu. On estime que plus de 100 000 personnes ont été employées pour construire la ville au cours des quatre  années.
Al Mansour est arrivé à Bagdad nouvellement construit en 146 AH. Il n’a pas fallu longtemps à cette nouvelle capitale pour éclipser la splendeur de Damas qui faisait la fierté de la dynastie Omeyyade. Bagdad, comme les villes parthes, était circulaire et avait quatre portes à égale distance les unes des autres, dont chacune était le début d’une route vers une destination commerciale importante.

Composition de la population
Dès le début, la population de Bagdad était composée de deux éléments, les Arabes et les Iraniens,  ce qui était  l’une des raisons  du choix  de Bagdad.  En dépit du rôle clé et du nombre  des administrateurs iraniens à Bagdad aux IIe et IIIe siècles de l’Hégire,le pouvoir des califats ne devient pas sassanide  et reste fidèle à l’Islam. Toutefois dans une grande partie de la ville, les gens parlaient le persan.

D’autres minorités vivaient également dans leurs quartiers, leur présence aux côtés de musulmans qui avaient eux-mêmes des origines raciales très différentes – au moins au cours des trois premiers siècles – ont fait de Bagdad une métropole cosmopolite. En l’an 200 H / 816 après JC, le nombre d’agents abbassides était de l’ordre de 33 000. Au quatrième siècle de l’Hégire, lorsque la population de Bagdad atteignit son apogée, le nombre de bains publics à Bagdad était estimé à 60 000 et ses habitants à environ un million. (À cette époque, la capitale de l’empire Carolingien, Aix La Chapelle comptait environ 10 000 habitants.)

Les minorités religieuses: Page 343 Volume de l’Encyclopédie islamique Dhimmi:

« Les chrétiens avaient apparemment la majorité des adeptes qui, des siècles avant l’Islam en Mésopotamie, formaient une communauté influente, soit avec les Iraniens, soit avec les Arabes … Chrétiens selon les impôts(  )   qu’ils payaient au IIIe et IVe siècles de l’Hégire, il y avait environ 40000 à 50000 personnes, et leurs différentes sectes jouissaient d’une plus grande liberté et d’un plus grand respect en Irak pendant des siècles que en Byzance chrétien . Le prix du sang chrétien était au moins égal à celui du musulman, selon Abu Hanifa un des chefs de la communauté musulmane.
Les juifs étaient plus anciennement présents en Mésopotamie que les chrétiens. Pour autant  être  juif  était  plus « dégradant » qu’être chrétien. Au VIe / XIIe siècle après JC, les juifs irakiens étaient estimés à 600 000, fuyants la  violence croissante des croisés dans les terres occidentales de l’islam. Dans  le domaine  professionnel,  les juifs étaient les rivaux des chrétiens en médecine et dans la finance mais ils étaient très présents aussi dans emplois populaires: bronze, teinture…

Les esclaves :
Le nombre d’esclaves  atteignit un tel niveau au 3ème siècle après JC que le mouvement Zanggi  dans la région de Bassora devint l’un des plus grands soulèvements de l’histoire de l’Irak ….. Il est vrai que la société islamique considérait  ces personnes comme des  produits d’échanges  bien qu’en particulier les  femmes esclaves, jouaient t un rôle très important dans la vie littéraire et artistique. Presque toutes les chanteuses et musiciennes étaient des femmes esclaves. 460 entre elles  ont été comptées en une journée, alors qu’il n’y avait que 10 femmes artistes libres et 75 esclaves hommes …. Ces servantes slaves  blondes ou  romaines  ou noires  fascinaient vraiment la communauté de Bagdad, et beaucoup d’hommes préféraient les esclaves  aux femmes libres. Ces femmes étaient enlevées à leur famille à un âge précoce.

Références:
Histoire de la civilisation islamique George Zidane

Histoire de la science dans l’Islam Hassan Taghizadeh  Ferdows Publications.

– La grande encyclopédie islamique de Bagdad.

– Histoire des mouvements religieux en Iran Volume II. Éditions Rafi Kumash.

-Histoire de l’Iran et des Iraniens »J.P.ROUX Fayar