Le commerce au 3ème millénaire av.J.C. sur le plateau Iranian
Ego centrisme!
Un bref regard sur les sites de langue persane traitant de l’histoire de l’Iran dans la période avant JC montre l’intérêt croissant pour l’histoire ancienne de l’Iran. Mais il semble que certains d’entre nous considèrent l’histoire comme une fierté afin de montrer à nos voisins notre supériorité ethnique et civilisationnelle. L’utilisation d’attributs comparatifs et superlatifs pour décrire les divers contextes de ces civilisations est une constante de ces discours. Ceux-ci parlent des civilisations d’Elam, de Jiroft, de Shahr Sokhteh comme si chacune de ces communautés était l’origine, le centre et l’axe de la civilisation humaine que des historiens étrangers (notamment grecs, romains, arabes et européens..) avaient cherché à discréditer! Il est vrai que les historiens «Euro centriques» ont envisagé l’histoire du monde du point de vue de l’Europe, mais cette période est révolue et les plus vives critiques de ce type d’attitude ont pris racine en Occident. Ce virus s’est propagé aux quatre coins du monde parmi tous les peuples et nations, en particulier parmi nos compatriotes. Il a provoqué une mutation génétique et a tellement trompé les détenteurs de ce « bon gène » que ceux-ci sont fiers de leur lignée et croient que « les Iraniens seuls détiennent le secret de l’art! » Cette fierté enivrante a éliminé le besoin de rechercher un antidote pour guérir de ce virus «narcissique».

Le commerce
La référence aux routes commerciales au troisième millénaire avant notre ère est importante à plusieurs égards: premièrement, diverses tribus vivaient sur le plateau iranien, dont certaines étaient nomades et d’autres sédentaires. Leurs moyens d’existence dépendaient principalement de l’agriculture, de l’élevage et de l’échange de surplus de production. La guerre et le pillage n’étaient pas encore devenus un mode de vie. Les échanges entre ces tribus et les communautés lointaines ne se limitaient pas aux productions matérielles, mais concernaient aussi la culture et les arts. Bref, l’émergence de la civilisation et surtout son expansion est le résultat d’un lien avec «l’autre».
Liste [masquée]
Grands centres commerciaux
Principales routes commerciales
Références
Commerce au troisième millénaire sur le plateau de l’Iran et la plaine du Khuzestan
Civilisations du troisième millénaire du livre Treasures of Jiroft


La zone géographique dont nous parlons comprend les terres alluviales des fleuves Euphrate et Tigre (Mésopotamie) à l’ouest jusqu’à la vallée du fleuve Indus à l’est et les civilisations de Transoxiane (Amou Daria et Sibérie) au nord
Les villes commerciales de cette période en Mésopotamie et dans la vallée de l’Indus disposaient des installations de base nécessaires à la croissance, «des terres fertiles, un système d’irrigation avancé et une main-d’œuvre qui produisait plus que les besoins de consommation locale. Ces conditions favorables ont donné naissance à un système socio-politique basé sur le commerce, très différent des systèmes agricoles et de celui des tribus nomades pratiquant l’élevage.
Les sociétés de cette période reposaient sur la production et le commerce. Le militarisme se limitait à la défense. En l’absence d’Etat central, les villes étaient relativement indépendantes et faisaient du commerce entre elles. Il n’y avait pas de force militaire pour protéger les routes commerciales, cependant, celles-ci étaient relativement sûres. Des objets trouvés dans chaque partie de cette zone géographique indiquent l’importance des liens entre des civilisations éloignées.
Grands centres commerciaux
Mésopotamie ;
Les différentes tribus vivant dans cette région où l’eau était abondante et les terres fertiles, produisaient des surplus agricoles depuis des millénaires. Mais la région de la Mésopotamie était très pauvre en ressources et en matières premières. Les ateliers des villes mésopotamiennes importaient la quasi-totalité de ces matériaux d’autres régions, notamment du plateau iranien, puis les exportaient comme marchandises commerciales vers d’autres territoires. La civilisation sumérienne était donc à la recherche de matières premières au travers des voies terrestres et maritimes, notamment par le golfe Persique.
Les artisans de Mésopotamie et, plus tard, des villes de la plaine du Khouzistan, grâce aux riches ressources minières et aux compétences des artisans de Zagros, ont élargi leur travail. À cet égard, Iraj Afshar , un savant Iranien, écrit dans le livre « Histoire d’Ilam »: Dans les montagnes de Zagros, (les artisans) utilisaient du métal, en particulier du cuivre martelé et du manganèse, et en fabriquaient de petits objets tels que des drapeaux et des épingles. . L’existence de fours de fusion des métaux, et peut-être du type le plus ancien, a été mise en évidence dans cette région. Les habitants de Mésopotamie dépendaient des mines et de l’industrie de la métallurgie de la région de Zagros pour répondre à leurs besoins et les Zagros ont joué un rôle important dans l’expansion de cette industrie au cœur de l’Asie occidentale … Les habitants des plaines mésopotamiennes, malgré les progrès sociaux et civils, ont dû utiliser les mines et les métaux des hautes terres, et le commerce est devenu prospère entre ces deux régions. Cela exigeait l’échange de civilisation et de culture. Il existe de nombreuses similitudes entre les poteries trouvées dans le Zagros et d’autres découvertes à Susa (Susa A), Nahavand, Kermanshah, Sistan, Shiraz. »Fin de citation de l’histoire ancienne d’Ilam.
Communautés de la plaine du Khuzestan au centre de Suse.
Dès le début de son existence, elles entretenaient des relations cordiales et commerciales avec les cités Etat de Mésopotamie, ainsi que des relations commerciales avec Oman par le golfe Persique. Dans la partie orientale de la métropole d’Anshan, des vaisseaux en argent ornés d’une écriture élamite ont été trouvés. L’expansion culturelle et commerciale vers la Perse ne s’est pas limitée au plateau iranien mais a concerné aussi la vallée de l’Indus.
Bases de civilisation sur le plateau iranien et voisins
Principales routes commerciales
Routes orientales de Susa: Après avoir traversé les cités Etat d’Akkad et de Sumer, la route principale menait à la ville des marchands de Marie (le long de la partie syrienne de l’Euphrate), et de là au bord de méditerranée. Les voies navigables du Tigre et de l’Euphrate reliaient les villes du sud au nord de la Mésopotamie.
La route ouest de Susa à la province d’Anshan et de là à Kerman. De Kerman, elle allait à Shahdad, se poursuivait vers Turang Tappeh dans la plaine actuelle de Gorgan (nord de l’Iran) et conduisait aux villes de la civilisation Amou Daria. La branche sud de cette route reliait également Kerman aux villes de la civilisation Jiroft et continuait vers le golfe Persique. La troisième branche allait vers à la Shahr-é -sokhté du Sistan, où elle se poursuivait en plusieurs branches vers la vallée de l’Indus.
Route du Nord: Elle reliait les villes de la plaine du Khuzestan à la ville de Aran dans les contreforts du Zagros et se poursuivait par les chemins des nomades sur les pentes moyennes et nord du Zagros.
Progression du golfe Persique au Khuzestan et en Mésopotamie

Route sud ou voie navigable du golfe Persique: Les produits de la plaine du Khuzestan et des villes mésopotamiennes été transportés à travers les zones côtières orientales du golfe Persique jusqu’à Oman et la terre de Manga (rive nord du golfe Persique), et au sud par le port de Dilmon et l’île de Bahreïn. «Certes, les marchands de l’est du golfe Persique étaient étroitement associés aux marins venus des villes florissantes de la vallée de l’Indus.» Dans le golfe Persique, la petite île de Fileka, près du Koweït aujourd’hui, est le seul port de commerce préhistorique jamais découvert. Des sceaux commerciaux égyptiens et sumériens et les villes de la civilisation du fleuve Indus ont été retrouvés sur l’île, et un peu plus loin dans l’actuel Bab al-Mandeb, des marchands indiens ont acheté de l’or jaune et de l’encens, qui relie l’Égypte à la mer Rouge. Cf. Une Histoire des Civilisations »